Une simple amende pour usage de drogues, en particulier de cannabis,
et non plus une peine de prison comme c'est encore fréquemment le cas en France. Telle est la proposition inédite de Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, dans la préface très officielle qu'il vient d'écrire pour l'édition grand public du rapport du professeur Bernard Roques, sur «la dangerosité des drogues», ouvrage qui sort ces jours-ci en librairie (1).
Rendu public en juin 1998, le rapport Roques avait fait date. Ce pharmacologue avait eu pour mission d'analyser la dangerosité de toutes les drogues; et cela, quel que soit leur statut, qu'elles soient légales comme le tabac ou le vin, ou illégales comme le cannabis ou l'héroïne. Les conclusions de ce travail avaient fait grand bruit, car ce chercheur démontrait que le statut de la drogue ne se définissait pas par sa dangerosité. Et que, par exemple, l'alcool comme le tabac se révélaient plus dangereux, en termes de santé et de dépendance, que le cannabis. «C'est tout l'intérêt de ce travail, expliquait alors à Libération Patrick Aeberardt, conseiller du ministre, que de nous obliger à avoir un regard de santé sur la questions des drogues, et non plus un regard idéologique.»
«Module alternatif». Bernard Kouchner a voulu enfoncer le clou dans sa préface. Ainsi écrit-il: «Nous travaillons, avec la garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, à des réponses simples en cas d'usage simple. Réponses qui ne soient ni une poursuite devant le tribunal correctionne