Strasbourg, de notre correspondante.

Prison ferme pour trois prévenus et maintien en détention provisoire pour cinq autres. Hier, huit personnes, âgées de 18 à 22 ans, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Strasbourg après les incidents (incendies de voitures, jets de pierres, destruction d'Abribus ou face-à-face rugueux avec les forces de l'ordre) qui ont marqué le week-end du nouvel an dans l'agglomération strasbourgeoise et aux alentours.

Tout au long de l'audience, Pierre Wagner, procureur adjoint, n'en a pas fait mystère. Pour que la Saint- Sylvestre ne devienne pas l'occasion de «se défouler» et de «commettre des dégradations, impunément noyé dans la foule», la justice se devait d'être ferme, pour l'exemple. A défaut de pouvoir faire comparaître en masse les auteurs présumés des délits ­ très peu d'incendiaires de voitures ont été arrêtés et la plupart d'entre eux, mineurs, seront jugés par le tribunal pour enfants ­, il fallait que le message envoyé hier soit clair: ceux qui se font prendre sont sévèrement sanctionnés.

Ils l'ont été. Franck Loeffler, 19 ans, ouvrier dans une usine d'incinération, n'avait jamais eu d'ennuis avec la justice jusqu'à cette nuit du 31 décembre où il est arrêté à Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin), à proximité d'une camionnette en train de prendre feu. Non loin, une autre voiture a été endommagée de la même façon.

Essuie-tout. Franck Loeffler reconnaît être allé chercher de l'essence au supermarché dans l'après-midi avec son copain