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Libération

Habitations à loyers modifiés pour l'office HLM de Paris. Des logements rigoureusement identiques de l'organisme municipal présentent de faramineux écarts de loyer.

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publié le 8 janvier 1999 à 23h28

C'est une affaire de génération. Au square du nouveau Belleville,

les locataires de l'Opac (l'office HLM de la ville de Paris) ont intérêt à avoir emménagé dans les bonnes années. Car, selon la date, «pour un même appartement, les gens ne payent pas la même chose», dit Christian Mommaillé, le président de l'amicale des locataires CNL (Confédération nationale du logement). Evidemment, ce sont les plus anciens qui bénéficient des bas loyers. Mais, curiosité locale, «les derniers arrivés ont des loyers inférieurs aux anciens». La génération maudite a emménagé entre 1987 et 1997. Ce sont les perdants de l'affaire.

Les différences de loyer peuvent être énormes: jusqu'à 1 000 F d'écart pour un studio, ou encore 1 200 F pour un trois pièces. Pourtant, les considérations relatives à l'étage, la qualité d'exposition n'entrent pas en ligne de compte dans la fixation des tarifs de cette tour de 17 étages, constituée de 205 appartements ILN (immeubles à loyers normaux), logements destinés aux classes moyennes dont les revenus dépassent les plafonds HLM. En ILN, les loyers se situent normalement à mi-chemin entre le marché libre et les HLM de base (PLA), généralement autour de 60 F le mètre carré habitable.

1 000 F d'écart. «Mais, ici, certains payent des loyers exorbitants par rapport aux autres. L'amicale des locataires en a dé-nombré une trentaine», affirme Françoise Brusco, l'une des habitantes. Exemple: les loyers des studios de 33 m2 se situent généralement en dessous de 2 000 francs: