Alain Payré, délinquant sexuel multirécidiviste, héros d'une
émission télévisée, Crimes et passions, de Mireille Dumas, est jugé depuis hier par la cour d'assises de Paris, pour quatre viols aggravés. A 39 ans, cet homme dégarni aux cheveux déjà gris, catogan sur la nuque, n'a jamais eu de relations sexuelles complètes, juste des fellations imposées à des filles et des garçons, mineurs et majeurs. En 1995, sur les quais de Seine, Hector, 15 ans, Séverine, 25 ans, Julie, 16 ans, et Lydie, 19 ans, ont été contraints, canon pointé sur la tempe ou couteau sous la gorge, de le caresser et de le faire jouir. A la fin de l'acte, il a dit sa «honte» à l'une d'elles, a demandé «pardon» à une autre.
«Mea culpa». Le président Yves Corneloup verse au dossier un document de plus de cent pages, Mea Culpa, rédigé en prison par l'accusé, et se penche sur «le petit Alain Payré», né à Blida (Algérie) en 1959, arrivé en France à l'âge de 2 ans. Le papa, militaire de carrière, autoritaire et violent. La maman, catholique espagnole, cardiaque et asthmatique, envoie le petit chez ses tantes. A 6 ans, Alain, qui a une soeur aînée et deux frères cadets, réintègre la famille pour l'entrée à l'école publique. «A la maison, c'est difficile, je suis souvent en bataille avec mon père"» Le gamin encaisse les coups de ceinturon du père «j'ai pas mal». Il se dénonce, parfois à tort, pour des bêtises. Il intègre l'équation «Alain = Vilain». Sa mère lui a raconté plus tard: «Tes deux frères, je pouvais les c