Ils étaient totalement isolés. Aujourd'hui, ils le sont moins. En
France, depuis plusieurs années, la coordination des comités de soutien aux prisonniers politiques basques bataille dans l'indifférence générale. Petites manifestations à Bayonne, conférences de presse locales, revendications inaudibles au-delà du cercle des convaincus. Chaque hiver, pour exiger le regroupement au pays basque français des militants incarcérés dans l'Hexagone, le comité de soutien organise une marche sur Paris. La prochaine aura lieu samedi (1). En 1994, un millier de parents de détenus répondaient à l'appel. En 1996, personne ou presque, 300 jeunes Basques interpellés, avant même de manifester. La mobilisation tournait à la débâcle. Jamais pourtant, empêchés par le contexte de violence politique, les comités de soutien n'avaient tenté d'élargir leur mouvement. Cessez-le-feu. Le 12 septembre 1998, quelques signatures au bas d'un programme commun leur en donnent l'occasion. Ce jour-là, les principaux partis nationalistes basques espagnols, modérés ou non, paraphent un document privilégiant la recherche d'une solution politique. Le 16 septembre, en écho à ce «front basque», l'ETA cesse le feu. Soulagement des deux côtés des Pyrénées. Chez les nationalistes opposés à la violence, la déculpabilisation est immédiate. La paix des armes précipite leur adhésion à la cause des prisonniers.
Aujourd'hui, 560 activistes basques sont détenus en France et en Espagne. Dans l'Hexagone, ils sont 74, de nationa