Alors que le collège Louise-Michel s'enfonce dans la crise sous le
regard impuissant de l'administration, la révolte monte chez les parents d'élèves de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Ils supportent mal d'entendre les profs grévistes, puissamment relayés par les médias, souligner le climat de terreur qui rendrait impossible tout enseignement digne de ce nom. Le même phénomène est à l'oeuvre dans tous les établissements touchés par des grèves «contre la violence»: pour être entendus, les enseignants n'hésitent pas à noircir un tableau déjà sombre.
80 grévistes. «La situation du collège est loin d'être aussi catastrophique qu'on le dit», proteste pourtant une mère d'élève . Depuis le 30 novembre, la majorité des 80 profs est en grève pour obtenir des renforts en personnels de surveillance (Libération du 9 janvier), seul moyen, selon eux, d'améliorer des conditions de travail apocalyptiques. Au point que le rectorat de Créteil tient à préciser que cet établissement n'est pas le plus défavorisé des collèges de Seine-Saint-Denis.
L'an dernier, beaucoup de parents de Clichy-sous-Bois avaient soutenu le long mouvement de grève qui a permis d'obtenir une amélioration significative de l'encadrement et des moyens d'enseignement: à la rentrée 1998, l'établissement comptait en moyenne moins de 22 élèves par classe. Mais aujourd'hui, ces mêmes parents se demandent s'il ne faudra pas aller jusqu'à déposer, contre les profs, un recours devant le juge administratif pour «abandon de pos