La règle des trois jours, qui limitait de façon drastique la durée
de séjour des sans-abri dans les centres d'hébergement d'urgence, a du plomb dans l'aile. Le dispositif prend le chemin d'une remise à plat. L'objectif est de ne plus obliger les SDF à une recherche quasi permanente d'un lit: une fois le crédit de trois nuits épuisé, il faut tout recommencer, appeler le 115, le numéro du Samu social, et tenter de dénicher une autre place ailleurs. Baladées de centre en centre, des centaines de personnes étaient maintenues dans une sorte de «nomadisme social permanent» qui rendait difficile toute démarche d'insertion.
Recadrage. Le 21 décembre, Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, a recadré, dans une lettre aux associations spécialisées, les modalités d'accueil par le biais du Samu social. Le 115 «consiste à attribuer aux personnes qui appellent ["] une place d'hébergement pour une durée "a priori courte, écrit le ministre. Mais, ajoute-t-il aussitôt, cette réservation "minimale n'implique cependant aucune limite à la durée de séjour dans les centres». Certes, le Samu social gère les situations d'urgence et, à ce titre, dirige les sans-abri vers les centres pour une durée de trois nuits. Mais un tel délai doit être mis à profit pour rechercher une solution d'hébergement plus pérenne et briser la situation d'errance. Les trois jours doivent être le point de départ d'une démarche d'insertion. «Plus on réagit vite et plus le processus de réinsertion est rapide», affirme