Ils étaient vingt-deux adeptes des enfants de Dieu mis en examen
pour «excitation à la débauche en favorisant la corruption de mineurs». L'affaire, ouverte en 1991, avait fait grand bruit, notamment lors d'un coup de filet, le 9 juin 1993, dans toute la France, où près de cent cinquante enfants furent entendus, placés dans des organismes sociaux avant d'être rapidement rendus à leurs familles. Ensuite, l'instruction était allée grand train. Les expertises effectuées sur les enfants de la secte, rebaptisée La Famille, faisaient état de traitements divers. Parfois rien. Parfois: malnutrition, déscolarisation, attouchements, et même, semble-t-il, des actes sexuels sur deux mineurs. En 1995, l'enquête était bouclée. Les parties civiles, l'Association de défense de la famille et de l'individu (Adfi) en tête, étaient confiantes. Depuis, plus rien. Jusqu'à ce lundi où la décision du tribunal d'Aix-en-Provence est tombée: non-lieu. Un mois auparavant, le parquet avait requis dans ce sens.
A l'époque des faits, peu d'éléments pouvaient pourtant laisser entrevoir une telle issue. Lors des perquisitions, la gendarmerie avait en effet mis la main sur des «enfants conditionnés», avec un retard scolaire évalué à deux ans. Un des militaires responsables de l'opération se souvient également de quelques «attentats à la pudeur» et autres «attouchements sur mineurs». Autant de suspicions de maltraitance, ce que le juge en charge de l'instruction a pourtant écarté. Mais ce n'est pas tout. Sur p