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Libération

Juges des enfants au bord de la crise de nerfs. Réunis à Paris, ils se sont plaints des annonces «mensongères» de Chevènement.

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publié le 16 janvier 1999 à 23h12

«Entre les chiffres manipulés, les surnommés sauvageons et les

parents dits irresponsables, Jean-Pierre Chevènement nous pose problème, car c'est avec cette description guerrière qu'il entend déterminer la politique à l'égard des mineurs délinquants», dénonce Jean-Pierre Deschamps, président du tribunal pour enfants de Marseille. «Ces effets d'annonce sont insupportables, quand on sait que les foyers sont en train de craquer avec des postes non remplacés. Et qu'à Lyon, 350 mesures attendent plusieurs mois, faute d'éducateurs. Quel est alors le sens de la décision d'un juge pour enfants?», interroge Jean-Jacques Penaud, le président du tribunal pour enfants de Lyon. «Tous ces discours sur les centres de sécurité, les dispositifs éducatifs renforcés, les centres de retenue ne donnent aucunement le sens des objectifs», accuse leur homologue parisien, Alain Bruel. Effondrement. Il y avait de la colère vendredi à Paris chez ces juges des enfants, réunis au Syndicat de la magistrature (SM, gauche) pour une conférence de presse. Chacun a son exemple. Le manque de moyens? Dans l'Hérault, il y avait, jusqu'à l'an dernier, six places en foyer d'hébergement. «Il n'y en a plus une, dit une juge de Montpellier, le foyer s'est physiquement effondré.» Les recommandations du Conseil de sécurité intérieure du 8 juin 1998? «Depuis, dans les Bouches-du-Rhône, nous avons perdu huit postes d'éducateurs non remplacés. Et notre association pour "jeunes errants menace de fermer, faute de subventio