En plein débat sur l'avenir du nucléaire en France, la Cour des
comptes lance un véritable pavé dans la mare. Qui va payer le démantèlement des premiers réacteurs EDF obsolètes à partir de 2010? Combien va coûter la gestion des déchets radioactifs militaires du Commissariat à l'Energie atomique (CEA) ou civils de la Cogema?
Provisions dépensées. Le chapitre intitulé «les charges futures du secteur nucléaire» dresse un constat alarmant: non seulement le coût du démantèlement a été sous-estimé mais quand l'argent a été provisionné (près de 200 milliards de francs selon les magistrats qui citent les chiffres des exploitants), il n'est pas «disponible». «Même si toutes les entreprises avaient à ce jour retracé dans leur comptes l'existence de ces charges futures en inscrivant des provisions adéquates, ce qui n'est pas toujours le cas du CEA ["] on ne pourrait en conclure que les ressources seraient disponibles pour en assurer le paiement le moment venu», écrivent-ils, en invitant les pouvoirs publics et surtout les industriels à mieux informer l'opinion. En clair, EDF a investi ailleurs, notamment dans l'achat du réseau londonien d'électricité, une partie de l'argent du démantèlement de ses centrales: il ne sera donc pas «disponible».
La cigale CEA. La Cogema, qui se place «dans l'optique de la poursuite de ses activités» (c'était avant le retrait allemand de la Hague) n'a «provisionné ses coûts de démantèlement qu'à hauteur du niveau 2» soit 40 milliards de francs: en d'autres te