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Libération

La Cour des comptes a rendu public, hier, son rapport annuel. Petites arnaques, grosses gabegies et légèretés. BNF: pharaonique.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

Défauts architecturaux, gaspillages financiers, entorses à la

réglementation des marchés publics" Passé au crible de la cour des comptes, le grand projet mitterrandien de la Bibliothèque nationale de France sort bien éreinté. Le fait du prince, qui a conduit à mener les travaux au pas de charge, a coûté cher: des choix architecturaux «prématurés et irréversibles» et une suite de modifications durant les travaux «génératrices de gaspillage et de surcoûts».

En matière de vices de construction, la Cour épingle notamment les fissurations ou décollements qui affectent «presque tous les panneaux d'occultation des façades des tours» destinés à protéger les livres de la lumière (coût du marché: 80 millions de francs), l'incapacité des installations de climatisation à garantir un taux d'hygrométrie conforme aux normes et les défaillances du transport informatisé des documents entre les magasins et les salles de consultation. La cour fustige les contrats d'assistance technique, dont la majorité ont été signés sans mise en concurrence préalable, ce qui n'était «justifié dans aucun cas». Particulièrement critiquée, la mise en oeuvre du système informatique qui ne sera opérationnel qu'en l'an 2000, avec cinq ans de retard sur le projet initial, et avec un surcoût de 23%. La cour constate aussi que le coût annuel d'exploitation de la BNF dépassera de plus de 100 millions les 934 millions de francs prévus. Le seul budget annuel des travaux d'entretien est passé de 21 millions de francs en 1