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Libération

La Cour des comptes a rendu public, hier, son rapport annuel. Petites arnaques, grosses gabegies et légèretés. Préfecture de police de Paris: des places au chaud en pagaille.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

Certains agents de la préfecture de police de Paris n'ont pas vu un

délinquant depuis longtemps. Ce n'est pas que la délinquance ait chuté. Les magistrats de la Cour des Comptes qui ont contrôlé cette institution y ont déniché un nombre de planques plutôt significatif. Non que tous les emplois pointés soient inutiles, mais, relève la Cour, leur «nombre demeure anormalement élevé au regard de l'objectif fixé de remettre sur la voie publique un nombre croissant de personnels de police.» Ainsi, sur 1 279 agents de la «direction de la logistique» (ateliers d'entretien), 80% sont des policiers «actifs». Le travail de ces policiers très manuels n'en est pas moins dangereux si l'on en juge par le taux d'accidents du travail et de congés maladie. En 1996, 21 agents des ateliers ont été victimes d'un accident. Et le taux d'absentéisme y monte jusqu'à 60% à certaines périodes de l'année.

126 musiciens. Les magistrats n'ont guère goûté le sens du prestige qui semble régner à la «PP». Outre l'équipe de gymnastique qui emploie 24 policiers et celle d'acrobatie motocycliste qui en mobilise 20, ce sont les 126 «policiers actifs» affectés à la «musique des gardiens de la paix» qui a retenu leur attention. «Un régime de travail souple renforcé par des habitudes bien ancrées» permet à «nombre de ces fonctionnaires d'exercer d'autres activités musicales dans un cadre privé ou semi-public». Le coût annuel de ces trois unités est supérieur à 40 millions de francs. Le rapport évoque aussi les 86 e