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Libération

La Fédération internationale des droits de l'homme accuse. Feu sur la justice antiterroriste.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

Ce rapport arrive à point nommé, à la veille du jugement du réseau

Chalabi dans le gymnase de Fleury-Mérogis, et ce n'est évidemment pas tout à fait un hasard. La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a lancé depuis près d'un an deux avocats, l'un britannique, l'autre italien, sur la piste de l'antiterrorisme français. Ils en sont revenus passablement stupéfaits, conclusions sévères sous le bras. Les deux juristes ont relevé «un large spectre de violations des obligations de la France au regard de la Convention européenne des droits de l'homme», dont les conséquences, «très préoccupantes», «contribuent à vider de leur substance certains droits de l'homme fondamentaux». Ils doutent de la légitimité, de la crédibilité et de l'efficacité du dispositif antiterroriste, qui se contente de «l'administration à courte vue d'une justice-spectacle» où «la raison d'Etat l'emporte souvent sur les droits de l'homme». Le rapport risque de jeter un froid au palais de justice de Paris, au moment où les juges antiterroristes traversent une crise violente.

Mission internationale. La FIDH, alertée par la Ligue des droits de l'homme, avait décidé de lancer une mission internationale d'enquête au lendemain de la mort en prison de Ramazan Alpaslan, ce Kurde dont le juge Jean-François Ricard avait refusé cinq fois les demandes de mise en liberté. La cour d'appel l'a libéré en octobre 1997, un jour trop tard: il s'était pendu la veille. Michael McColgan et Alessandro Attanasio ont ain