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Libération

Fodé Sylla laisse SOS Racisme à ses potes. Retour sur sept ans de présidence.

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publié le 22 janvier 1999 à 23h16

La petite main jaune de SOS Racisme va changer de veston. Après sept

ans de présidence, Fodé Sylla, successeur d'Harlem Désir, a décidé d'abandonner ses fonctions pour se consacrer à la fédération internationale de SOS Racisme, qui regroupe une vingtaine de pays. Il va profiter d'un retour dans son village d'enfance, à Sablé-sur-Sarthe, pour annoncer cette décision, soumise au conseil national de l'association dans les prochaines semaines. Malek Bouti, organisateur de la marche des beurs et président de la fédération des Maisons des potes devrait lui succéder. Désormais, pour Fodé Sylla, le combat de l'antiracisme doit se mener à l'échelle européenne. Un grand rassemblement des SOS Racisme italien, espagnol et allemand est prévu en mai à Paris. «Aujourd'hui, la question des flux migratoires n'est plus franco-française. On critique souvent la politique nationale de l'immigration, mais ce qui se prépare pour l'Europe est encore pire», prédit Fodé Sylla. Derrière ce changement d'orientation, il dissimule mal sa déception devant l'éclipse de SOS Racisme dans le ciel du gouvernement et de l'antiracisme. Enfant chéri de Mitterrand, l'association a dû faire sa mue pour se débarrasser de l'image de satellite du PS. Elle paye aujourd'hui le prix de ce changement d'époque que Sylla se flatte d'avoir réussi. Mauvais souvenir. Le coût est d'autant plus élevé que les «potes» ont pris le train en marche dans l'affaire de Saint-Bernard. Fodé Sylla avoue que son plus mauvais souvenir est li