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Urgences: composez le 15, mais vite. Selon les médecins, un décès sur quatre pourrait être évité.

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publié le 22 janvier 1999 à 23h16

«Un décès sur quatre aux urgences pourrait être évité.» Le chiffre

est brutal. Il émerge d'une longue enquête sur «la mort aux urgences», présentée hier au congrès de la Société de réanimation de langue française, qui se tient à la Défense, près de Paris. Et ce chiffre se révèle beaucoup plus élevé que les experts ne le soupçonnaient. Comme le note le Dr Eric Roupie, médecin au service des urgences de l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), qui est à l'origine de ce travail: «Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela ne renvoie pas à un problème d'isolement, avec des patients qui seraient perdus au fin fond du Cantal, sans hôpital à proximité et qui décéderaient prématurément. Notre enquête montre que le taux est à peu près identique quels que soient le centre et la région. Partout, les urgentistes font le même constat: cela ne touche pas des patients plus défavorisés que les autres.» Transport inadéquat. En fait, les chiffres renvoient à une mauvaise utilisation du dispositif, pourtant très serré, qui existe autour des urgences. «Les patients appellent souvent trop tard, explique le Dr Roupie, et, dans la quasi-totalité des décès qui auraient pu être évités, le transport du patient ­ dans une voiture personnelle ou un véhicule pas assez médicalisé ­ n'était pas adéquat.» Cette mauvaise utilisation des centres 15 est surtout notable pour les pathologies cardiaques, où le temps de la prise en charge est une donnée essentielle de la crise.

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