Jean-François Herdhuin, 50 ans, réputé «commissaire de gauche» et
«praticien des banlieues», a été appelé en 1992 à Mantes-la-Jolie (Yvelines) après l'explosion du Val-Fourré, puis en 1996 à Beauvais (Oise), et en 1998 dans l'Essonne comme directeur adjoint de la sécurité publique.
La justice. «Des magistrats nous reprochent de "juger la réussite policière au nombre d'écrous, c'est faux. Si le mineur est présenté au juge et suivi par un éducateur, cela nous convient. Sinon, il y a une aggravation des délits, le gamin devient nuisible. Le hic, c'est que les mesures d'assistance sociale ou éducative sont plus souvent prises pour des enfants victimes que pour des délinquants. Ou alors, la justice ne donne pas de suites immédiates. Trois mineurs qui ont brisé les vitres d'un bus à Evry sont convoqués au tribunal deux mois plus tard. Or, l'arrestation en flagrant délit de jet de pierres sur les transports publics est quasi impossible. Le plus souvent, c'est la volée de moineaux à l'arrivée de la police qui ne sait plus qui a caillassé. Le policier, îlotier ou de la brigade anticriminalité (BAC), revoit donc souvent le soir le gars qu'il a interpellé. «Je suis révolté par l'histoire d'Ali qui a commis son premier vol avec violence à 13 ans et vient d'être incarcéré à 18 ans à la 29e infraction, vol de voiture et à la roulotte. Alors qu'il a violé une gamine à 17 ans. En tout, Ali n'a été déféré que six fois et convoqué au tribunal trois fois. C'est profondément injuste d'avoir lai