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Libération

Patrick Gaubert prend la tête de la Licra.L'ex-conseiller de Pasqua entend redynamiser le mouvement.

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publié le 25 janvier 1999 à 23h17

Sous le crépitement des bravos oecuméniques de 200 délégués

rassemblés dans la grande salle de la mairie du IIIe arrondissement de Paris, la Licra (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme) s'est donné hier un nouveau président. Patrick Gaubert, ex-conseiller de Charles Pasqua, a été élu avec 80 voix contre 40 à son adversaire Philippe Bataille qui n'a eu de cesse durant sa campagne qu'il n'ait stigmatisé l'état de déshérence dans lequel serait tombée l'association (Libération du 23 décembre). Fin tacticien, Gaubert a mis en avant le risque de division que pouvait induire l'élection de Bataille. Mais c'est aussi sur ses promesses de changements profonds que Patrick Gaubert a été élu. Selon lui, l'association ne peut plus se satisfaire de ses réussites procédurières. Elle devra aussi former des militants et récompenser leurs réussites. Le nouveau président a annoncé la création d'un prix Bernard-Lecache (fondateur de la Licra) de lutte contre le racisme ainsi que la mise en place d'un institut de formation Georges-Nicot (du nom d'un autre militant antiraciste) afin de sensibiliser adhérents et membres de la société civile à la lutte antiraciste.

Mais c'est surtout grâce à sa réputation de «bête noire de l'extrême droite» que Patrick Gaubert a été élu. De fait, menaces sur sa personne et sa famille, insultes répétées dans la presse néofasciste, peu d'agressions lui auront été épargnées. Pendant ses cinq ans au ministère de l'Intérieur, Patrick Gaubert s'est évertué à obtenir