Comment s'est déroulé le vol Dakar-Lyon d'Air Afrique, et par quelle
série de petits «miracles» physiologiques le jeune clandestin a-t-il pu survivre, rapidement inconscient, dans le train d'atterrissage de l'Airbus A300? Pour répondre à ces questions, Libération a recueilli deux témoignages:
Jacques Walton, commandant de bord à Air France, instructeur sur Airbus.
«Le vol de Dakar part à la nuit tombée. La température extérieure est alors d'environ 25°. Le logement du train d'atterrissage est exigu, et le premier risque est de se faire écraser par les roues ou les vérins lors de la rétractation (pour y trouver un endroit préservé, il faut bien connaître l'appareil, ou avoir énormément de chance). En vingt-cinq minutes, l'avion atteint son altitude de croisière, de 9000 à 11500 mètres selon les conditions (le vol dure de 4h30 à 5 heures). La température extérieure tombe à -50°C. Le train n'est pas pressurisé, et plein de courants d'air. Mais il contient deux "radiateurs: d'une part, les freins, dont chacune des huit roues est équipée, et qui sont utilisés, à Dakar, au décollage. Ce sont des masses métalliques d'une trentaine de kilos, qui peuvent chauffer à 200 degrés; il n'est pas rare que deux heures après le décollage, elles soient encore à 100°. D'autre part, le logement du train est situé dans le fuselage, sous la cabine qui est chauffée, et il est traversé par des commandes hydrauliques, à 50° environ. Avec ces deux éléments, on peut penser que la température dans le logem