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Libération

Le procès du sang contaminé. Le dernier acte de Laurent Fabius. L'ancien Premier ministre s'est entouré d'amis et peaufine sa stratégie.

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publié le 26 janvier 1999 à 23h18

Le 9 février prochain, trois anciens ministres comparaîtront pour

homicide involontaire devant la Cour de justice de la République dans l'affaire du sang contaminé. Libération se penche sur l'un d'entre eux, Laurent Fabius. Le président de l'Assemblée nationale, qui quittera le perchoir tout le temps du procès, est plongé dans la lecture du dossier qui le concerne. Muré dans le silence, protégé par ses amis, réservant ses déclarations à la juridiction qui aura pour tâche de le juger, il est aujourd'hui «l'homme qui fait tout pour sauver sa peau».

Il lit. Relit le dossier. Laurent Fabius est à quinze jours de l'ouverture de son procès pour homicide involontaire devant la Cour de justice de la République. Raconté de loin ou de près, c'est le même homme: «Un homme qui fait tout pour sauver sa peau.» Autour de lui, tel un cordon sanitaire, son entourage le protège. Tremble. Promet aussi: «L'arrêt de renvoi, c'est l'école stalinienne de la falsification. Il n'en restera pas une pierre. Je crois qu'on le sortira d'affaire», estime le sénateur PS Henri Weber. Sont revenus auprès de lui certains de ceux qui composaient son équipe, au moment où l'affaire a éclaté. Ainsi Jo Daniel, chargé de sa communication à l'Hôtel de Lassay, et depuis parti dans le privé, a temporairement repris du service. Est mobilisé tout ce que son réseau, l'un des plus fins tissages politiques, compte de juristes, de hauts fonctionnaires, de médecins, d'intellectuels amis. La fameuse machine Fabius.

Peur. L'an