En cas de guerre, il n'y aura plus de mobilisation générale. Les
armées ne rappelleront sous les drapeaux que 100 000 hommes, pas un de plus. Et la moitié d'entre eux seront affectés dans la gendarmerie pour des missions de sécurité intérieure. Le reste ira renforcer les unités de l'armée professionnelle, susceptibles d'être engagées au combat.
Ce nouveau dispositif est inscrit dans le projet de loi de réforme des réserves militaires qui doit être adopté ce matin en Conseil des ministres. Après la suppression du service militaire, ce texte sonne donc le glas du mythe de la «levée en masse». En fait, depuis une dizaine d'années, les armées ne maintenaient plus vraiment la fiction de l'ordre de mobilisation générale, affiché en bleu, blanc, rouge au fronton des mairies. Vu les moyens matériels disponibles, la Défense n'envisageait pas de rappeler plus de 250 000 hommes, les autres pouvant être mobilisés sur leur lieu de travail, pour faire circuler les trains ou faire fonctionner les centrales nucléaires. «C'était un chiffre théorique, assure-t-on au ministère de la Défense. En réalité, il n'y avait pas plus de 80 000 réservistes réellement utilisables.» Les armées ne savaient d'ailleurs pas vraiment quoi en faire. Des dizaines de half-tracks ou de GMC datant de la guerre d'Algérie dormaient dans les centres mobilisateurs en attendant d'être utilisés par des réservistes, qui venaient une fois l'an retrouver leurs camarades de régiment lors de «périodes» à l'efficacité douteuse.
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