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Libération

Pantin met à plat ses maux après la mort d'un jeune. Mobilisation aux Courtillières pour faire tomber la tension.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h20

Pour l'heure, il n'existe qu'une version judiciaro-policière, qui

accrédite la thèse de la légitime défense. Lundi, vers 19h30, une patrouille de quatre agents d'Unité mobile de sécurité longe le «serpentin», un immeuble qui n'en finit pas de courir dans toute la cité des Courtillières de Pantin(Seine Saint Denis), aux portes de Paris (Libération d'hier). A la hauteur du n° 37, les policiers font face à un groupe de jeunes. Selon le parquet de Bobigny, deux hommes s'en écartent, et s'élancent. Il s'agit de Lionel O., 28 ans, et de son frère. La course-poursuite va durer une poignée de secondes, jusqu'au n°50 du «serpentin», où l'aîné des deux frères aurait actionné un fusil à pompe à canon scié. Au parquet, on est formel: «le gardien de la paix a entendu le bruit métallique caractéristique» du fusil qu'on arme. Alors, c'est le premier tir du policier, qui n'atteint pas Lionel O. Toujours selon le parquet, l'agent aurait alors demandé au fuyard «de jeter son arme». Refus de celui-ci, qui se retourne. Et c'est le second coup de feu policier, à cinq mètres environ. Une balle dans le sternum, Lionel O. s'écroule. Immédiatement, le quartier est bouclé. Dans la cité, on s'informe, on commente, dans le calme et la colère contenue. Depuis quelques jours, les Courtillières sont en effet sous le coup de cocktails Molotov qui ont explosé dans le collège de la cité. Et d'un tabassage, mardi dernier, d'un jeune homme par trois agents de la Brigade anticriminalité. A 21h30, l'Inspection