Nancy, envoyé spécial.
Depuis qu'il a perdu l'étoile du Guide Michelin 1998, le Grand Hôtel de la Reine de Nancy ramasse toutes les casseroles. On dégoise, on critique, et on daube. Michel Douville, le chef renvoyé, court après sa dignité. L'affaire, jugée devant les prud'hommes, a connu son dénouement hier. Douville a été débouté. Il devra payer 1 000 francs à l'hôtel pour frais de justice. Il a fait appel.
Tout aurait pourtant dû rester confiné dans le silence feutré de cet établissement XVIIIe siècle de la place Stanislas. Car, d'habitude, la valse des étoiles se fait dans le chuchotement. Pas à Nancy. Le chef n'était pas son patron, il s'est rebiffé contre son employeur, le groupe Concorde, cinq ans pile après avoir décroché une étoile. Motif: ses indemnités il réclamait 600 000 francs ne lui ont pas été versées lors de son licenciement, en mai 1998. De son côté, Concorde prétend que la responsabilité du chef est engagée dans la perte de l'étoile et les mécomptes du restaurant. Depuis la sanction du Michelin, l'hôtel aurait enregistré une baisse sensible de son chiffre d'affaires: 177 200 francs en mars 1998, juste après la publication du Michelin où l'étoile a disparu, contre 254 488 francs en mars 1997.
Terroir. La cuisine était-elle devenue indigne de l'étoile? A Nancy, les avis sont partagés. A peine à la hauteur d'une brasserie parisienne, «surfaite», «prétentieuse et ringarde» pour les uns. D'autres louent les tentatives novatrices du chef, ses incursions dans l