Le rapport Chambon? Quel rapport Chambon? «Je me demande ce que le
ministre Claude Allègre peut bien avoir en main», s'interroge le physicien Roger Balian (CEA-Saclay). «Le rapport? Ah, je ne l'ai pas encore vu», remarquait hier au téléphone sir Ronald Oxburgh, président de l'Imperial College à Londres. Tous deux sont membres du «comité externe d'évaluation du CNRS», qui en compte onze, parmi lesquels le prestigieux prix Nobel David Baltimore, président de Caltech (Etats-Unis), et le non moins connu biologiste Pierre Chambon (Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, CNRS-Inserm-Université de Strasbourg), choisi par le ministre pour présider le comité. Tous ont participé à la réunion du visiting committee, les 18 et 19 décembre à Paris, pour «porter un regard» sur le CNRS, plus grand organisme de recherche français. De ces travaux seraient sortis ce que Libération (26 janvier) qualifiait mardi de «rapport explosif» entre les mains d'Allègre et le Monde (27 janvier) de «sulfureuse expertise». Or, effectivement, comme nous l'a confirmé hier Pierre Chambon, «personne (du comité) n'a eu le résultat final», car il s'agit d'«un document provisoire en anglais», remis à la direction du CNRS le 10 janvier, et rédigé par Chambon seul. «Des pistes, pas un décret.» Ce texte provisoire propose, entre autres, des modes de recrutement nouveaux des chercheurs, et des procédures conduisant les chercheurs à ne plus «chercher à vie». Ce document «offre des pistes, ce n'es