Toulouse, de notre correspondant.

Sous son air pâle de jeune fille réservée, Agnès Dubois a «outragé» la police et s'est «rebellée» contre les trois CRS qui l'ont interpellée le 15 novembre. Elle a écopé de 5 000 F d'amende avec sursis devant le tribunal de Toulouse.

Main aux fesses. Queue de manifestation anti-Front national, tentative d'interposition douce entre les forces de l'ordre et un jeune homme qui les insultait. Les CRS lui auraient lancé un vigoureux «dégage, morue, espèce de connasse». Sa question courroucée «Mais de quel droit?» aurait envenimé les choses. Cette étudiante de 22 ans a terminé sa journée au commissariat et n'en est sortie qu'après avoir, à son tour, porté plainte contre les CRS. L'un d'eux lui aurait mis la main aux fesses au moment de la faire grimper dans le fourgon. L'étudiante l'a aussi mal supporté que les insultes dont elle dit avoir fait l'objet. Cette plainte-là a été classée sans suite. Mais le substitut du procureur Delperrié y est tout de même revenu, expliquant qu'il était «grave» de faire des «dénonciations calomnieuses». Agnès Dubois a alors éclaté en sanglots, sans émouvoir personne. Le tribunal avait à sa disposition les déclarations d'un autre interpellé, présent dans le fourgon, selon lequel la main portée aux fesses d'Agnès Dubois n'était «pas un geste volontaire». Présent au procès, l'interpellé expliquait en aparté qu'une «main aux fesses» ne représentait «rien» pour lui, en comparaison des deux dents de sa copine, cassées en d'