Menu
Libération

Journée de manifs des profs de lycée. «On fait virer Allègre, on ouvre le champagne, et puis après?» A Grenoble, en présence de Monique Vuaillat, conseil de guerre de profs du Snes.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Grenoble, envoyé spécial.

Dans un coin de la salle des profs, le couvert est mis. Assiettes et gobelets en plastique, charcuterie, jus d'orange et vin rouge. La section Snes de cet établissement grenoblois, un lycée du centre-ville plutôt chic, ne va pas tarder à se mettre à table. Et Claude Allègre à déguster. Il est 19 heures, jeudi soir. «Vedette américaine» de cette réunion, Monique Vuaillat, la secrétaire générale du syndicat.

Menaces sur le scrutin. L'entrée en matière? Un petit débat sur les emplois-jeunes, la prochaine rentrée, le calendrier de la réforme des lycées, le «drame» de la formation continue. Mais le plat de résistance, c'est le ministre. Jacques, prof de maths en prépa, muet depuis le début, se lâche le premier sur le sujet: «C'est bien gentil, tout ce que l'on raconte depuis trois quarts d'heure, mais est-ce que la seule question qui compte, ce n'est pas "Allègre démission?» «Le débat est lancé», se marre quelqu'un.

Effectivement. Et il va fuser. «Le collectif pour sa démission, c'est pas quelque chose qu'il faudrait populariser?» interroge un enseignant. «Moi, je suis nuancé là-dessus», intervient un prof d'espagnol. Jacques rappelle que, si Allègre s'est un peu calmé depuis quelque temps, «c'est suite aux envois de lettres aux députés et aux menaces d'écrire "non à Allègre sur les bulletins de vote. Mais, quand les élections vont être passées, le réveil sera dur», prévient-il. Avant d'embrayer, Roger prend le soin de souligner que, «comme tout le monde»,