Quand les Témoins de Jéhovah sont mécontents, ils l'impriment à 12
millions d'exemplaires. Hier, plusieurs dizaines de milliers de fidèles ont distribué leurs tracts dans les principales villes de France. But de l'inondation: convaincre les Français que les Témoins ne sont pas une «secte apocalyptique», label qu'un rapport parlementaire de 1995 leur a décerné. Jean-Claude Pons, leur porte-parole s'emporte. «On veut bien accepter la critique, mais elle ne doit pas porter atteinte à l'honneur. On nous traite comme des parias. Alors que les témoins sont des gens comme les autres.» Des gens qui se qualifient d'autorité de «troisième église chrétienne de France». Jean-Pierre Brard, l'ennemi. Les Témoins de Jéhovah dénoncent les «tracasseries administratives», la taxe de 60% qui frappent les offrandes dans leurs lieux de culte et les discriminations dont leurs enfants sont, à leurs yeux, l'objet. Mais, surtout, ils ont trouvé un nouvel ennemi en la personne de Jean-Pierre Brard, député apparenté PC de Seine-Saint-Denis et rapporteur de la commission d'enquête sur les sectes. «Il est le seul à vociférer et dépasse les limites de l'acceptable», estime Jean-Claude Pons. Les «vociférations» sont des déclarations de l'élu qui accusaient la communauté d'être «l'une des sectes les plus dangereuses qui a, à son bilan, un grand nombre de suicides». Et à propos de ce que les adeptes appellent des «tracasseries administratives» (en fait, un redressement fiscal de 303 millions de francs), Je