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Libération

Un coup de fil pour confirmer un deal. Jeudi, Allègre appelait Vuaillat: il lui offrait une concession sur sa réforme.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

La réconciliation, c'est simple comme un coup de fil? Pas si sûr. Il

est 20h25 dans la salle des profs du lycée Champollion à Grenoble quand la sonnerie du téléphone portable de Monique Vuaillat retentit (lire ci-contre). Au bout du fil, Claude Allègre. Le ministre confirme son ennemie d'hier qu'une note «très signalée», c'est-à-dire, dans le jargon ministériel, de première importance, a été envoyée à l'ensemble des recteurs. Datée du 27 janvier, elle a pour objet «l'aide individualisée en seconde», l'un des volets de la réforme des lycées. Satisfaction. Elle précise que «l'aide est attribuée à raison de deux heures-professeurs par division de seconde. Elle doit nécessairement être rattachée au français (une heure) et aux mathématiques (une heure). L'aide fait partie intégrante de l'emploi du temps des élèves et est incluse dans le service des enseignants au même titre que les autres heures de cours». En clair, cette note donne satisfaction au Snes sur l'aide individualisée. Thèse accréditée. «En reprenant exclusivement les propositions du Snes, cette note tourne le dos à l'idée même d'aide individualisée», tempête Hervé Baro, du SE-FEN, qui s'étonne que les négociations en cours ­ deux tables rondes ont eu lieu les 25 et 26 janvier ­ soient ainsi court-circuitées. Du côté du Sgen-CFDT, le son de cloche est à peu près le même. «Le ministre n'est pas dans une situation facile. Il pense qu'en satisfaisant le Snes, il va calmer certaines manifestations», pronostique Jean-Luc