Pour les syndicats de pompiers, ce sont des «bombes roulantes». Pour
les constructeurs et les installateurs, ce ne sont que des «autos économiques, écologiques et, bien sûr, parfaitement sûres». Qui a raison? Tout le monde. Deux jours après l'explosion d'une voiture alimentée au GPL (gaz de pétrole liquéfié) à Vénissieux (Rhône), ce carburant est en accusation. Car la déflagration, suite à un incendie d'origine criminelle, a blessé six pompiers, l'un d'entre eux ayant été amputé d'une jambe.
Georges Anicet, directeur général du Comité français pour le butane et le propane, défend le GPL: «Les pompiers de cette caserne sont en grève depuis un mois et réclament une prime d'insécurité. Aujourd'hui, ils prennent le GPL comme prétexte alors que, depuis vingt ans que ce système existe, il y a eu moins d'une dizaine d'accidents.» Un chiffre miraculeux, selon un installateur de GPL qui a tenu à conserver l'anonymat: «Les systèmes installés depuis 1997 sont sûrs, mais, jusqu'à il y a trois ans, on a fait n'importe quoi. Du coup, en France, il reste effectivement 40 000 bombes roulantes. L'avouer, c'est tuer le GPL.» Un tiers du parc, estimé à 120 000 véhicules, serait donc potentiellement dangereux.
C'est l'arrivée de Renault qui a changé la donne. Début 1997, l'ex-régie a décidé d'inscrire des voitures GPL à son catalogue. Mais elle a équipé ses réservoirs de gaz d'un petit accessoire supplémentaire: une soupape de sécurité. En cas de fort échauffement de la carcasse de l'auto, le gaz