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Libération

A lui seul, le chômage pousse rarement au suicide. Aujourd'hui, troisième journée nationale pour la prévention.

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publié le 5 février 1999 à 23h37

Pour cette troisième journée nationale pour la prévention du

suicide, les chiffres alarmistes ne manquent pas. Première cause de mort chez les 25-34 ans et deuxième chez les 15-24 ans, le suicide des jeunes est une spécialité bien française. Même si, contrairement à une idée reçue, la France ne détient pas de record: elle arrive en 16e position, loin derrière la Lituanie et la Russie, la Hongrie, la Chine et la Finlande. En outre, il semble que la progression du fléau ne soit pas une fatalité. L'explosion constatée jusqu'au début des années 90 paraît en voie de se ralentir. Sauf chez les personnes âgées. En 1996, plus de 3 000 personnes de plus de 70 ans se sont suicidées.

Difficile d'expliquer simplement quand les spécialistes s'accordent à définir le suicide comme un événement plurifactoriel; «la rencontre, au coeur d'une même personne de facteurs sociaux et familiaux, personnels et médicaux», dit Michel Debout, auteur d'un rapport très remarqué.

On parle de chômage, d'exclusion. On accuse, en vrac, les psychotropes, la «libération» des jeunes, les familles monoparentales et le comportement des policiers. Ou le changement de statut de l'homme, qui résulte du changement de celui de la femme. Bien plus que l'accumulation de chiffres et de mots, seules des études sérieuses peuvent conduire à une prévention efficace du suicide.

Le suicide s'accommode difficilement des affirmations péremptoires. Car sa genèse, comme ses causes déclenchantes, sont constamment complexes. Les rares é