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Portrait

Le procès du sang contaminé: 1er jour. Le poste le plus exposé de Christian Le Gunehec. Le Président de la Cour n'est pas un habitué des débats.

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publié le 10 février 1999 à 23h42

Ginette Neveu, Marcel Cerdan, les circonstances dans lesquelles leur

avion s'écrasa aux Açores. Ce fut le sujet avec lequel Christian Le Gunehec gagna ses galons d'avocat stagiaire, à Rennes. Un sujet bien «people» pour un homme appelé à se confronter davantage à l'aridité des textes de loi qu'à l'humanité parfois violente des audiences de justice. Avocat, il ne le sera que brièvement, souhaitant avant tout rejoindre la magistrature. L'Ecole nationale de la magistrature n'existe pas encore. Boursier tout au long de ses études, «Le Gu» apprend son métier de juge sur le tas. Avant de passer le concours d'entrée en 1953. Une particularité qu'il partage avec Pierre Truche, celui dont il aurait aimé occuper le poste de premier président de la Cour de cassation. Il n'y parviendra pas. Et ce sera la présidence de la Cour de justice de la République, où ses pairs l'ont élu.

Un poste prestigieux, mais guère convoité. Trop exposé. Homme des coulisses judiciaires, Le Gunehec, âgé de 68 ans, n'a jamais animé d'autres débats que ceux conduits sur des points subtils de jurisprudence avec ses collègues de la Cour de cassation pendant plus de dix ans. Un handicap perceptible, hier à l'ouverture des débats. On le vit un peu brouillon, hésitant, la voix mal affermie. Refusant les conclusions en droit de l'une des avocates des victimes, Sabine Paugam, sans en avoir délibéré. Estimant ne pas avoir à débattre de la «lettre d'excuses» d'un témoin avec les avocats de la défense, avant de se ravise