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Libération

Pas de pitié pour les «corrompus» du supermarché de Montauban. Des peines de prison ferme ont été requises.

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publié le 10 février 1999 à 23h42

Montauban, envoyé spécial.

Corrompu ou corrupteur, le procureur Jean Kubieck ne veut pas faire la différence: «Le ministère public n'est pas un moralisateur.» Hier, devant le tribunal correctionnel de Montauban, le magistrat a requis quatre ans de prison ferme et 1 million de francs d'amende contre le maire de Blagnac, son adjoint, le président de la chambre de commerce et d'industrie de Haute-Garonne et le patron toulousain des supermarchés Leclerc.

Coopération. Cela ne veut toutefois pas dire que la justice reste insensible aux mouvements de repentir, «même tardifs», a précisé l'accusation. La peine de Rémy Nauleau, le patron des supermarchés, pourra être assortie d'un sursis léger ou «conséquent». Parce que, explique le procureur, Rémy Nauleau, lui, a «coopéré» au cours de l'instruction. «En garde à vue, il aurait même fallu lui mettre des baffes pour qu'il arrête de parler», rigolent, dans la salle, les enquêteurs de la brigade financière de la PJ de Toulouse qui assistent à l'audience.

Permis de construire et autorisation commerciale à vendre, marchés de la construction ouverts sans concurrence, trafic d'influence, établissement de fausses factures dûment rétribuées, travaux au domicile des élus municipaux: l'ouverture d'un supermarché Leclerc à Blagnac dans la banlieue toulousaine aura coûté près de 10 millions de francs en pots-de-vin divers.

Le bonheur des dix-huit mois de l'enquête policière a été de pouvoir remonter le système jusqu'au bout de la pelote. Le travail du