Pendant les semaines qui ont précédé le début du procès des trois
ministres, la grande affaire a été de savoir si les conseillers ministériels, médecins, responsables du CNTS mis en examen dans le cadre de l'instruction par Marie-Odile Bertella-Geoffroy viendraient témoigner, et dans quelles conditions. La Cour de justice de la République a tranché le problème énergiquement, sur le premier point, hier à 15 heures. Les principaux témoins qui se dérobaient devront se rendre à l'audience, y compris entre deux gendarmes, si c'est nécessaire. Cette décision de la Cour concerne trois anciens responsables du Centre national de Transfusion sanguine, Michel Garretta, directeur général, Jean-Pierre Allain, directeur des études, Bahman Habibi, directeur adjoint, ainsi que Jacques Roux, directeur général de la Santé en 1985, Claire Gazengel, médecin prescripteur, et Claude Weisselberg, ancien conseiller du ministre de la Santé. Les avocats de ces deux dernières personnes se sont aussitôt pliés à la décision de la Cour. Par ailleurs, les témoins mis en examen feront ce qu'ils voudront. Ce n'est pas la seule invention procédurale que promet ce procès inaugural.
Dans ce style bien à lui un peu brut de décoffrage, qui consiste à appeler un chat un chat , Christian Le Gunehec a admis que la procédure de la Cour de justice de la République est un peu «surréaliste», voire «impressionniste». Le fait que deux procédures soient menées parallèlement (au sein de la Cour de justice de la République