C'est l'une des plus grosses affaires de corruption en France (79
prévenus, 45 tomes de procédure et 4 000 procès-verbaux), et aussi la procédure la plus retardée. Son instruction est terminée depuis le mois d'août 1997, et les tribunaux en sont encore à juger des «nullités» de procédures soulevées par le who's who politique des Yvelines. Mis en cause par des chefs d'entreprise de la région, Claude Dumond, ex-vice-président (Force démocrate) du conseil général, et Christian Dufour, ancien directeur général des services, ont saisi la chambre d'accusation de la cour d'appel de Versailles, puis la Cour de cassation, et hier encore, une nouvelle fois la chambre d'accusation, afin de faire annuler les pièces d'instruction les concernant. Il s'agissait de leur garde à vue, en novembre et décembre 1995. Leurs «droits» (contacts avec les avocats et les médecins) ne leur avaient pas été notifiés immédiatement. Les deux hommes avaient auparavant accompagné les enquêteurs lors des perquisitions de leurs domiciles. Ce motif avait été retenu, en juin 1998, par la Cour de cassation. Hier, l'avocat général de la chambre d'accusation de Versailles a donc requis l'annulation des procès-verbaux de garde à vue litigieux. On saura le 24 mars si la chambre suit ses réquisitions. Si elle le fait, le dossier d'instruction devra donc être expurgé. Plusieurs mois seront encore nécessaires pour le reconstituer, refaire les auditions, et renvoyer les prévenus devant le tribunal correctionnel. En l'an 2