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Libération
Interview

Gilles Rion, nivologiste à Météo-France, analyse l'avalanche. «Une vitesse de 200 km/h».

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publié le 11 février 1999 à 23h42

Gilles Rion, nivologiste à Météo-France, devrait se rendre

aujourd'hui ou demain sur le site de départ de l'avalanche, afin d'en faire l'analyse détaillée. Pour Libération, il en dresse le «portrait».

S'agit-il d'une avalanche exceptionnelle?

A l'échelle de la décennie, certainement. Mais si l'on remonte à 1908, on trouve une très grosse avalanche qui était descendue à peu près au même endroit. Il s'agissait sans doute de neige humide, plus lente, et le cheminement de l'avalanche fut différent. Or, hier, un pan entier de forêt a été arraché, et elle a franchi l'Arve.

Pourquoi cette ampleur?

Au départ, les formidables accumulations de neige des quatre derniers jours: à Montroc, il est tombé plus de deux mètres de neige fraîche. C'est donc une très grosse avalanche de poudreuse, avec un facteur aggravant: la sous-couche tombée en novembre a été fragilisée lors d'une période de beau temps; ces "gobelets forment un plan de roulement qui permet à l'avalanche de prendre de la vitesse. Lorsque nous pourrons analyser la zone de départ, des pentes raides (40°) vers 2 400 mètres d'altitude, il est probable que nous trouverons une fracture très large, peut-être plusieurs centaines de mètres, et haute de plusieurs mètres. Les pentes étaient tellement chargées que la couche de surface, a dû briser le vieux manteau neigeux comme une plaque de verre.

A quelle vitesse l'avalanche est-elle descendue?

Les avalanches les plus rapides peuvent atteindre 400 km/h. Ici, une vitesse de 200 km/h me sembl