Le mot, visiblement, dérange le président de la Cour de Justice.
Comme s'il n'était pas tout à fait approprié à la stature des mis en examen. Christian Le Guhenec hésite, marmonne. «Nous allons maintenant commencer les" interrogatoires, mais le mot".. il n'y en pas d'autre.» La longue journée des ministres peut débuter.
«Monsieur Edmond Hervé, vous êtes donc prévenu d'homicide involontaire, pour avoir commis des imprudences, des défaillances"» Laurent Fabius écoute, Georgina Dufoix écrit. Et Edmond Hervé se lève. L'arrêt de renvoi le décrit «apathique», plus préoccupé par sa ville de Rennes que par son ministère, il sera donc véhément. «D'abord, Monsieur le président, je n'ai jamais ["] été un secrétaire d'Etat absent. Et je souhaite apporter un certain nombre de preuves pour justifier de mon activité». «Je ne peux pas laisser passer certaines critiques. J'ai été au gouvernement un ministre présent, actif et je pense sérieux. Au cours de l'année 1985, j'ai prononcé plus de 100 discours.» Tel un écolier mal noté. «Concernant mon mode de vie, j'arrivais au ministère le mardi matin et je partais le vendredi soir. Mes journées de travail étaient garnies, je quittais mon bureau vers 11 heures du soir, et j'avais une chambre pour dormir au 7e étage du ministère. C'est ainsi que j'avais choisi de vivre.» Mille dates. Edmond Hervé, qui fut en dix ans le plus silencieux des trois, veut maintenant attaquer, raconter son action. Il parle de plus en plus fort, répète ses phrases. Sa mémo