C'est une histoire qui commence comme dans un film de Mocky pour

finir dans les limbes éthérés des Evangiles. Comme dans le Miraculé de Mocky en effet, Jean-Pierre Bély, infirmier de 51 ans, arrive à Lourdes ­ dénué toutefois de tout mauvais esprit ­ le 5 octobre 1987, dans un fauteuil roulant. Le 9 octobre, quelques chapelets et gouttes d'eau bénite plus tard, Jean-Pierre Bély quitte son brancard, se lève et marche. «C'est ainsi que je fis mes premiers pas, sans appui autre que les bras de la veilleuse hospitalière, titubant comme un enfant qui apprend à marcher. Je me sens solide sur mes jambes, bien qu'elles n'aient plus fonctionné comme cela depuis longtemps. J'ai l'impression de vivre un rêve tout éveillé. Cela me paraît irréel et pourtant j'ai bien conscience de ce qui m'arrive! (") Je prends mon chapelet comme je le fais souvent avant de m'endormir le soir. (") Pour moi, c'est comme si je m'endormais dans les bras de la Vierge Marie», écrit Jean-Pierre Bély dans son témoignage.

Onze ans d'enquête. Il vient mystérieusement de guérir d'une sclérose en plaques, maladie dégénérative torturant son corps depuis 1972 jusqu'à le conduire à l'invalidité totale. Après plus de dix ans d'enquêtes et d'expertises, neurologiques et psychiatriques, le bureau médical de Lourdes ainsi que le comité médical international de Lourdes viennent de constater la soixante-sixième guérison inexpliquée, depuis la création de cet organisme en 1882. Selon l'usage, c'est l'évêque du lieu, Jacques Pe