L'agenda de Jean-Christophe Cambadélis devient très chargé. A la
préparation des élections européennes de juin s'ajoute désormais un volet judiciaire. Mercredi, le juge d'instruction Henri Pons, qui a repris l'instruction menée par le juge Patrick Fiévet, a renvoyé le numéro 2 socialiste devant le tribunal correctionnel de Paris pour «recel d'abus de biens sociaux». Le secrétaire national du PS aux relations extérieures et aux fédérations, mis en examen sur ce dossier en novembre 1996, est soupçonné d'avoir perçu, entre 1993 et 1995, près de 500 000 F de salaires injustifiés de l'Agos, une filiale de l'Agence des foyers et résidences hôtelières privées (AFRP). L'ordonnance de renvoi concerne aussi Yves Laisné, l'ex-président de cet organisme, mis en examen en juin 1995 par le juge Fiévet pour «abus de confiance, abus de biens sociaux» et «présentation de bilans inexacts». L'AFRP logeait, dans 35 foyers souvent insalubres, quelques milliers de travailleurs immigrés, jusqu'à sa mise en liquidation judiciaire en mai 1996. Le dossier s'articule, une nouvelle fois, autour du caractère supposé fictif de conseils prodigués par un responsable politique, consultant à ses heures.
Rencontré en 1992. L'histoire, révélée par Libération en novembre 1995, devient encore plus embarrassante quand on connaît l'identité du patron de ce hiérarque socialiste, réputé pour sa qualité d'expert sur le FN. Yves Laisné fut en effet proche de l'Union nationale interuniversitaire (UNI) et membre du Fron