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Libération

L'ex-patron de la Française des jeux et 20 autres prévenus vont être jugés. Gérard Colé, un glouton dans le garde-manger de l'Etat. Elevé dans le sérail mitterrandien, le conseiller de l'Elysée a su étoffer son train de vie. Mais le juge bute sur un éventuel pot-de-vin de 10 millions de TF1.

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publié le 13 février 1999 à 23h44

Un pan de la Mitterrandie, ses rejetons, ses moeurs, la vie à

l'Elysée. C'est un peu ce que recèle le premier volet de l'instruction du juge Alain Philibeaux sur la Française des jeux. Cette première partie, arrivée en fin d'instruction, porte sur les surfacturations des fournisseurs du Loto, mais aussi sur le train de vie de Gérard Colé, son ex-président, ancien conseiller de François Mitterrand et de Michel Rocard. Mis en examen en 1994 pour «abus de biens sociaux, ingérence, faux en écritures, et obstacle aux vérifications des commissaires aux comptes», Gérard Colé devrait comparaître d'ici à quelques mois, avec une vingtaine d'autres prévenus, devant le tribunal de Nanterre. Mais le magistrat n'est pas parvenu à boucler les aspects les plus mystérieux de l'affaire. L'éventuel pot-de-vin de 10 millions de francs versé par TF1 pour un contrat passé avec le Loto reste introuvable. Comme demeurent obscures les relations financières entre Colé et Henry Modiano, ancien député gaulliste, qui a longtemps fréquenté Mitterrand. Le magistrat conserve une deuxième instruction, dans l'attente du retour hypothétique d'investigations demandées en Suisse" depuis 1995.

Nul ne peut prévoir sa réaction lors d'une garde à vue. En décembre 1994, Gérard Colé, l'ancien président de la Française des jeux, choisit d'impressionner les policiers. De leur en mettre plein la vue. «Ma nomination à la tête de France Loto a été une idée de Michel Charasse, leur dit-il. Michel Charasse est le seul à avoir