Menu
Libération

Tiberi, chapelier de boulevard. Le maire de Paris propose de couvrir le périphérique, sans moyens de financement.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 février 1999 à 23h44

Ami des cyclistes et des piétons, ennemi du bruit et des gaz

d'échappement: et si Jean Tiberi était un bon maire? Vendredi, il n'a pas hésité à proposer de couvrir le boulevard périphérique, «l'axe de circulation le plus bruyant de la capitale». De quoi faire reluire sa vitrine de maire préoccupé par le «cadre de vie des Parisiens et des Parisiennes». Contesté dans son propre camp et hanté par les affaires (faux électeurs du Ve arrondissement, office HLM), il sait que ses amis de la majorité municipale RPR-UDF attendent patiemment les prochaines municipales de 2001 pour l'éjecter.

Revirement. Pour occuper le terrain, Jean Tiberi s'affiche en champion de la protection du cadre de vie. Qu'importe alors que sa «carte du bruit» publiée vendredi (il y a beaucoup de bruit sur tous les boulevards) soit la conséquence de la politique du tout-automobile menée par sa «famille politique» depuis vingt ans. Qu'importe que sa proposition de couverture du périphérique s'apparente à un «effet d'annonce»: évaluée à 1,5 milliard de francs par kilomètre ­ le périphérique en totalise plus de 35 ­, cette couverture ne pourrait être financée que par une injection massive de fonds de l'Etat et de la région Ile-de-France. D'où la proposition du maire de Paris d'«inscrire cette proposition au contrat de plan 2000-2006». «Cela lui permet de reprendre l'initiative et de renvoyer la balle dans le camp de l'Etat et de la région. Quand il propose de transformer la petite ceinture ferroviaire en promenade