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Libération

Le procès du sang contaminé. Les trois ministres tiennent la barre. Les victimes ont toutes les raisons d'être déçues par la première semaine.

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publié le 15 février 1999 à 23h44

Au premier jour, ils sont arrivés tendus à l'extrême. Edmond Hervé,

noué par la nervosité et le visage rougi. Georgina Dufoix, amaigrie, regardant à peine ses proches assis dans le public. Et Laurent Fabius, immobile, ne visant personne. Lors de ses premières interventions, ses mains tremblaient. Après une semaine d'audience (1), le changement est palpable. Les trois ministres pouvaient-ils rêver d'un début de procès plus favorable? Edmond Hervé s'est détendu, sourit même parfois. Georgina Dufoix a retrouvé un peu d'aisance. Laurent Fabius a mis des costumes plus clairs. Leurs avocats l'admettent: «On pouvait craindre le pire, et ce ne fut pas le cas.» Un proche de Fabius: «Oui, cela s'est bien passé. Mais il y a deux choses différentes, le procès et l'opinion. Et sur la seconde, je ne suis pas encore sûr de l'évolution.» Et ce proche de faire référence aux journaux télévisés, emplis des témoignages émus des victimes. Il n'empêche, après quatre jours d'audience, ce premier constat s'impose. Les trois ministres ont pu longuement s'expliquer et argumenter. Laurent Fabius a donné l'impression qu'il retrouvait l'assurance de celui qui maîtrise le fil des événements. Edmond Hervé, que l'on n'avait jamais entendu, n'a pas flanché. Il a attaqué même. Georgina Dufoix restant la plus discrète, la plus détachée. Mais tous les trois se sont retrouvés sur une ligne de front identique: non seulement ils n'ont pas retardé le dépistage des dons du sang, mais au contraire, ils ont fait v