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Libération

Le ski hors piste, marché juteux des moniteurs. En 1998, il a représenté 20% de leur chiffre d'affaires.

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publié le 16 février 1999 à 23h45

Chambéry, correspondance.

«Si l'Etat nous empêche de travailler, qu'il nous indemnise.» Paul Pellecuer, secrétaire du Syndicat national des guides, craint de voir l'arrêté du préfet de Haute-Savoie «faire boule de neige» et atteindre la Savoie, qui «accueille deux fois plus de skieurs». Guide indépendant à Bourg-Saint-Maurice, il ajoute: «Si nous ne devions sortir qu'avec un risque 1 ou 2 (sur une échelle de 5, ndlr), nous travaillerions 10% de la saison.» Pour les guides et moniteurs de ski des grandes stations alpines, le hors-piste est capital. Jean-Louis Tuaillon, directeur de la sécurité des pistes aux Arcs, estime que le «ski exposé» représente 100% de l'activité saisonnière des guides. Ces derniers sont soumis aux fortes pressions de clients bons skieurs et argentés, qui ne disposent que d'un week-end et veulent à tout prix faire une course hors du domaine skiable. Pour autant, Gilles Chabert, président du Syndicat national des moniteurs de ski français, se défend de privilégier des arguments économiques. La saison dernière, les moniteurs de ski ont réalisé 750 millions de francs de chiffre d'affaires, dont 20% en hors-piste. Ce qu'il juge marginal. Des mesures effectuées l'an passé par avion sur le domaine de Chamonix indiquent que 5% seulement des 18 000 skieurs qui glissaient ce jour-là sur les pistes ­ les conditions météo étaient favorables ­ pratiquaient le hors-piste. Cette proportion, selon Jean-Louis Tuaillon, n'aurait pas varié depuis vingt ans.

Pourtant, l