Ségolène Royal a été condamnée hier par les prud'hommes, mais elle
est ravie. «Je suis contente, je suis satisfaite, je suis soulagée», nous a indiqué hier la ministre déléguée à l'Enseignement scolaire. «Parce que c'était une affaire extrêmement pénible. Certains, dont Libération, insinuaient que j'étais poursuivie pour travail clandestin. Le conseil des prud'hommes a ramené les choses à leur juste proportion, il a dit que le code du travail avait été respecté.» Pas tellement, justement. Dissolution. La ministre était poursuivie devant les prud'hommes de Niort (Deux-Sèvres) une première dans les annales de la République par trois de ses collaboratrices qui réclamaient leur salaire pour la campagne électorale de 1997 et les deux mois qui ont suivi. Le tribunal leur a donné raison sur la campagne et les a déboutées du reste; Ségolène Royal a été condamnée à leur payer ces trois semaines, avec fiche de paie, certificat de travail et régularisation auprès des organismes sociaux.
L'affaire démarre avec la dissolution de l'Assemblée nationale, le 21 avril 1997. Ségolène Royal, comme tous les députés, doit licencier ses collaborateurs, notamment Evelyne Pathouot, son assistante parlementaire, et deux de ses secrétaires, Francine Morin et Claude Fouchier. Elle le fait dans les formes, et les trois salariées sont dispensées du préavis. C'est là que les ennuis commencent: Ségolène a besoin de ses troupes pour la campagne qui s'ouvre, et son mandataire financier, croyant bien fair