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Libération

Sac du bureau de Voynet. Retour sur un raté.

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publié le 16 février 1999 à 23h46

Les gendarmes de Versailles avaient transmis à la police du

département un tuyau en béton qui s'est perdu dans les arcanes de l'administration. Dommage pour Dominique Voynet. La mise à sac de son bureau prévue le lendemain, lundi 8 février, par des paysans musclés a eu lieu comme si rien n'était prévisible.

La prévision numéro un de ce jour-là, c'est le risque de neige sur la capitale prédit par Météo France. Les compagnies d'intervention (CDI) sont ventilées sur le périph pour «fluidifier la circulation» au cas où. A 10 h 56, branle-bas de combat à la préfecture de police de Paris, l'intempérie est ailleurs, dans le bureau même de la ministre Verte de l'Environnement: «Plusieurs dizaines de personnes viennent de s'engouffrer avenue de Ségur», apprend la salle d'information et de commandement (SIC) dans l'île de la Cité. Alerté par le ministère pris d'assaut, le commissariat du VIIe arrondissement vient de répercuter les faits. A 11 h 05, le commissaire Dulion, dépêché sur place, demande des renforts. A 11 h 19, «ordre est donné de pénétrer sans attendre dans le bâtiment pour protéger l'étage ministériel»: neuf minutes trop tard.

Une enquête interne au ministère de l'Intérieur a conduit tout droit au téléfax du groupement de gendarmerie de Versailles daté du 7 février: «Deux commandos d'une cinquantaine d'agriculteurs sont susceptibles de porter une action sur la capitale, lundi ou mardi, avec pour cibles potentielles le ministère de l'agriculture ou Madame Voynet.» La veille