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Libération

A Rosny-sous-Bois, maison rachetée, et locataire vidé en toute illégalité. L'expulsion s'est faite en présence d'un conseiller municipal de la ville.

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publié le 19 février 1999 à 23h48

Il était difficile de mettre au point une expulsion plus illégale.

Le 2 octobre dernier, Jean-Pierre Wandji est devenu sans domicile fixe, à cause d'un propriétaire indélicat, assisté par la police municipale, en présence d'un élu, et le tout sans jugement préalable. «En quelques instants je me suis retrouvé à la rue. Sans rien.» Depuis, Jean-Pierre ne parvient pas à rebondir: il est logé par des amis après avoir passé plusieurs semaines dans un centre d'hébergement d'urgence qui accueille les SDF. Serrure changée. Pourtant, rien ne prédisposait cet aide-soignant de 44 ans à basculer du jour au lendemain dans la précarité. Ni chômeur ni squatter, il menait une vie ordinaire: il faisait des vacations dans divers établissements de soins de la région parisienne et louait un petit studio dans un pavillon à Rosny-sous-Bois. Un couple de personnes âgées d'une soixantaine d'années occupait un logement à côté du sien. Le jour de l'expulsion, après sa journée de travail, Jean-Pierre Wandji rend visite à des amis qui habitent Paris. Il passe la soirée avec eux et rentre tard chez lui. «En arrivant, je me suis rendu compte que la serrure de la grille d'entrée avait été remplacée. Alors j'ai escaladé le mur. Pour pénétrer dans mon studio, j'ai dû dégager la porte.» Divers objets encombrants bloquaient l'accès. «Bien sûr, toute la nuit, je me suis demandé ce qui arrivait.» Le lendemain, l'aide-soignant repart à son travail. Il sort tard. Vers 23 heures, il rentre à Rosny-sous-Bois. Les