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Libération

Voynet ministre applaudit Voynet militante. Pour son bilan annuel, elle a fait le point sur ses réussites.

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publié le 19 février 1999 à 23h49

Il y a deux Dominique Voynet. La bonne élève, ministre de la

République, qui applique de plus en plus sagement les consignes de prudence de Lionel Jospin. Et la militante écologiste, qui plante des échardes dans sa propre langue de bois. Hier, cette dualité est encore apparue tandis qu'elle présentait son bilan annuel de ministre de l'Environnement à la presse, avec un bon mois de retard pour cause de débat sur la loi d'aménagement du territoire. Tancée par Matignon pour s'être déclarée «en porte à faux», le 9 décembre, à l'issue de la réunion interministérielle sur l'enfouissement des déchets radioactifs, Dominique Voynet s'est attachée à corriger le tir. «Les incidents techniques dans le nucléaire semblent se multiplier. Les défaillances des installations n'ont pourtant pas été plus nombreuses que les années précédentes. Ce qui est nouveau en revanche, c'est qu'elles font l'objet d'une information systématique à destination des populations concernées», s'est-elle ainsi félicitée. En 1998, elle s'était déclarée «isolée sur le dossier du nucléaire au sein du gouvernement» lors de la même cérémonie. En 1999, elle prend la mesure du chemin parcouru en matière de «transparence» et de «concertation». Résultats. Voynet veut démontrer son efficacité dans son domaine de compétence. Mercredi, dans une tribune au Figaro, Brice Lalonde, l'un de ses prédécesseurs à ce poste, stigmatisait «un ministre» (Voynet) qui «croit encore au Larzac et à Plogoff», «vitupère» sans cesse au lieu d