L'avalanche qui, le 9 février, a dévasté le hameau de Montroc, au
fond de la vallée de Chamonix, est due à un enneigement exceptionnel, cet hiver, dans les Alpes du Nord. Née 1 000 mètres au-dessus du village, où il était tombé 2 à 3 mètres de neige fraîche en quatre jours, elle a été plus loin qu'aucune avalanche en ce lieu, franchissant 300 mètres de plat avant de s'arrêter. Pouvait-on prévoir ce risque? Les outils dont la France s'était dotée après l'avalanche dramatique de Val-d'Isère, en février 1970 (39 morts), sont-ils efficaces? Gros plan sur les deux pièces clés du dispositif de prévision.
La carte de localisation probable des avalanches. La CLPA est un document au 25 000e, établi par le Cemagref (Centre du machinisme agricole, du génie rural et des eaux et forêts) à partir des fonds de cartes de l'IGN (Institut géographique national). Il recense deux types d'informations: L'historique des avalanches connues. Leur contour est tracé en violet, à la suite d'une enquête de terrain, qui repose notamment sur des interviews d'anciens ou de responsables des pistes.
La photo-interprétation. A partir de photos aériennes (prises l'été) qui permettent de voir le relief et la nature du terrain (rochers, couverture végétale, arbres arrachés), les spécialistes du Cemagref établissent en orange un tracé probable.
Pour la vallée de Chamonix, la CLPA recense 123 sites d'avalanches, numérotés par communes. L'avalanche de Montroc portait le numéro 1. Son tracé a été établi en 1971 (lé