Le Parti socialiste a signé et persisté hier dans la stratégie
arrêtée par Lionel Jospin pour secourir son ministre de l'Education. Il faut «arrêter les faux débats et en finir avec les amalgames, revenir aux réalités et discuter des réformes», a déclaré Alain Bergounioux, secrétaire national à la communication du PS.
Cette mise au point intervient au lendemain de la prestation du ministre, sur TF1 dimanche soir, où il a «ramé» pour échapper à ce vrai-faux débat (1): la mise en cause de sa propre personne. «Il faut arrêter ces questions sur les problèmes de personne, a-t-il supplié dès le début de l'émission. La politique de l'éducation, ce n'est pas la politique Allègre, c'est une politique du gouvernement discutée collégialement.» Comment tente-t-il de convaincre? En se lançant dans un tunnel personnel et pathétique sur sa «plus tendre enfance», ses souvenirs d'écolier et sa «famille d'enseignants», gage de sa bonne foi. Comme si le ministre, qui s'est donné, il y a des mois, des bâtons pour se faire battre, n'y pouvait plus rien. Ce n'est pas l'élève mais lui qui est au centre. Mieux, il s'y embourbe en tentant de se dégager.
Désamour. L'enjeu, pourtant, n'est pas mince: les anti-Allègre préparent entre le 15 et le 20 mars une semaine de mobilisation, dont le succès pourrait mettre en péril la réforme du lycée. Il dépend en grande partie de la tentation qu'auront les profs de greffer leur désamour personnel vis-à-vis de Claude Allègre sur des mots d'ordre plus larges. D'où