Des élections? Quelles élections? Yeux écarquillés, sourires en
coin, moues dubitatives: les étudiants ne sont visiblement pas mobilisés par la tenue depuis dix jours, et jusqu'à samedi, d'élections pour renouveler l'assemblée générale de la Mutuelle nationale des étudiants de France (Mnef). Ce n'est pas franchement une surprise. La participation, comme du reste à tous les scrutins étudiants, est traditionnellement faible: quelques milliers au plus, sur 200 000 adhérents-votants potentiels. «Si on arrive à 10 000 votants, 15 000 ce serait pas mal», confiaient hier, dans un même élan, Pouria Amirshahi et Frank Hertzberg, deux des têtes de liste. Devoir. Le portrait-type des votants? Jessie, étudiante en licence d'espagnol à la Sorbonne. Elle s'est fait un devoir d'aller voter, «parce que ça me dérangerait que la Mnef se casse la gueule. Elle a 51 ans cette année, je ne voudrais pas que ce soit la dernière». La jeune fille pousse son sens du devoir à informer ses petits camarades sur les listes en présence. «En général, les étudiants qui votent sont politisés, issus de syndicats ou d'associations. Ceux qui suivent des filières comme histoire ou droit sont également plus sensibilisés que des étudiants en langues, par exemple», explique Stéphanie, 25 ans, en maîtrise d'anglais à la Sorbonne et membre de l'Unef-ID. Mais la plupart des étudiants, entre les vacances et les partiels, ont d'autres préoccupations et ignorent même jusqu'à l'existence de ces élections. Il est vrai qu'à