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Libération

L'ancien propriétaire de «l'Implorante» fort éploré. Démêlés judiciaires autour d'une statue de Camille Claudel.

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publié le 25 février 1999 à 23h53

Hier, devant la cour d'appel de Versailles, un amateur d'art, et

marchand à l'occasion, du nom de Jean-Jacques Cadéac a réclamé 1,75 million de francs de dommages et intérêts à deux commissaires-priseurs associés de Rambouillet (Yvelines), Mes Bernard Rey et Francis Faure. Il vit un cauchemar depuis qu'il leur a acheté aux enchères, il y a dix ans, une sculpture de Camille Claudel, l'Implorante.

Publicité. La chronologie de cette affaire est frénétique, digne de Road Runner, cet oiseau de dessin animé qui fait «bip-bip» à toute vitesse. Le 26 novembre 1988 un brocanteur, Gérard Geronimi, achète ce bronze pour 40 000 F à une boulangère de Montpellier, Marie Torres. Il l'a convaincue qu'il ne pouvait s'agir que d'une simple copie. Le 27, il prend contact avec Mes Faure et Rey, qu'il connaît bien. Le 28, les commissaires-priseurs font insérer une publicité dans la Gazette Drouot annonçant la vente pour le 11 décembre d'une véritable sculpture de Camille Claudel. Il n'a pas fallu trois jours pour que la statue change de statut. Le 11, c'est le jackpot: elle est adjugée 1,45 million de francs, à Jean-Jacques Cadéac. Mécontente, Mme Torres porte plainte. Cadéac reçoit la visite de la police. Sa statue est saisie. «Il s'est alors retrouvé pris dans un maelström judiciaire qui devait le ruiner», plaide son avocat, Me Hervé Lehman.

Rôle d'écran. L'enquête lève le voile sur un jeu de rôles complexe. Dès le lendemain de la vente de la statue par la boulangère, elle avait changé de propri