Pralognan, envoyé spécial.
Quand l'hélicoptère de la gendarmerie se pose, Pralognan sourit dans un nuage de neige. Christophe Palichleb sourit lui aussi et quand il sort de l'appareil, c'est pour marcher tranquillement vers une thermos de café, comme à la fin de chaque course en montagne. Sauf que celle-ci a duré un peu plus longtemps que les autres et qu'elle a mobilisé une cinquantaine de gendarmes, guides, CRS, médecins et quatre hélicoptères. Avec Olivier et Philippe Bourgues, il a passé dix jours à 3 000 mètres d'altitude. Plus d'une semaine à attendre des secours dans un igloo creusé dans une congère entourée des vents soufflants à 120 km/h. «ça va». C'est la seule chose que Christophe a pu dire. «ça va». Il l'a répété à sa soeur Sophie venue l'accueillir, à son frère, et à tous ceux qui le cherchaient depuis vendredi dernier. En vain, jusque hier matin. «Et je l'ai vu"» A 7h20, les hélicos décollent, routine quotidienne, pour explorer une fois encore les zones ou les trois naufragés de neige sont supposés les attendre. Mais ce matin, il fait enfin beau; près de quinze joursqu'on attendait ça! Alors le capitaine Gérard Valich, responsable de l'opération de secours, décide d'envoyer un appareil dans une zone déjà explorée quelques jours auparavant, «mais la première fois, il faisait nuit et ça soufflait fort. Ils ne nous avaient peut-être pas repérés». Bien lui en a pris. A bord de l'hélico, Jérôme Graillé, sauveteur CRS fouille de ses jumelles la centaine de congère